Book of Condolence: Professor Sir Christopher Dobson

This page was created to display online messages of condolence following the death of Professor Sir Christopher Dobson, Master of St John’s College, who died age 69 on Sunday, September 8 2019.

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Hello,

I've already written something a little while earlier and since then I've been overwhelmed to write something true. It's not in English so I don't know if it's of any use to you; but since I wrote this in his memory, I'm sending it anyway.

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A l’époque, je ne savais pas ce qui m’attendait. Je ne savais que ce qu’on sait d’ordinaire, surtout à cet âge-là : que le goût de l’aventure, la recherche de l’excellence, la soif de découverte me faisaient quitter mon pays et qu’il me fallait jouir d’un autre air, d’une plus grande liberté si je ne voulais pas croupir sous mes propres fers. Ce n’était pas le voyage du siècle ni une sorte d’exil qui aurait compris des risques qu’on hésite à courir ; ce n’était qu’un simple séjour d’études, bien déterminé dans le temps et dans l’espace, d’une seule année dans un pays qui (je le croyais encore, à l’époque) ressemblait à la France. Ce voyage ne m’avait alors rien coûté, sinon les efforts que j’ai déployés pour le rendre possible ; et aujourd’hui, j’en paie le prix, bien qu’il soit doux, bien que j’aie le sentiment que nous avons tous perdu quelqu’un qui comptait, même quand notre espèce ne le connaissait pas. Et c’est ainsi, naïf, triste de devoir quitter mon pays plus que de le vouloir et enthousiaste à l’idée de démarrer une étape nouvelle ailleurs aussi, sans doute fou, que je me retrouvai, plein de rêves, d’espoirs et de regrets déjà, dans le bus à m’endormir sur des coussins inconfortables en quittant Londres pour me rendre jusqu’à Jesus Square ; où est-il, maintenant, ce soi-disant Sauveur ?
Là-bas, j’ai ignoré l’aide sincère des intégristes chrétiens qui voulaient me renseigner sur le chemin qui me mènerait à ma nouvelle résidence ; le college que, quelques semaines plus tard, j’allais désigner comme étant « my place » et qui, maintenant encore, reste un havre, peut-être même l’unique refuge de toute mon existence. C’est tout seul avec mes sacs bien lourds, portés par chaque épaule et chaque bras, que j’arrivai en toute fin de journée à la School of Pythagoras. Je n’avais pas encore conscience que l’itinéraire que j’empruntai alors avait vocation à devenir philosophique et que c’était Sir Christopher Dobson qui m’offrait cette joie, pour la simple raison qu’il était Master et donc, en quelque sorte, l’incarnation tout à fait personnelle de St John’s, avec l’assemblée des Fellows.
Le périple s’est achevé par ce qui restera gravé toute ma vie dans mon corps, j’en suis certain, vu que sa mémoire n’en est toujours pas oubliée : le Matriculation dinner, où, nous tous, Anglais, Ecossais, Gallois, Irlandais et autres gens, de tous pays, nous sommes levés unanimement pour accueillir celui qui nous accueillait. Je n’ai pas le souvenir de la Grâce, seulement le souvenir de lui, qui était la seule grâce de ce moment, partagé entre les découvertes amicales qui allaient marquer le reste de nos vies, la sociabilité de circonstance, habile parce que nous n’étions que des gens triés sur le volet, encore que je me demande jusqu’à ce jour pourquoi j’ai été sélectionné pour habiter ces murs et peut-être même les hanter ; mon nom dans les registres est sans doute suffisant pour que mon âme, si elle existe – ce que je ne crois pas – y revienne toujours. La part la plus superstitieuse de mon être espère que l’âme du Maître n’oublie pas d’où elle vient ; la partie de moi la plus humaine lui souhaite de partir vers des horizons meilleurs et amplement mérités ; dans tous les cas, quels que soient mes vœux, je sais qu’une part de lui reste entre les murs et entre les cloisons de notre propre chair. Mon corps m’a révélé combien on ne peut s’éloigner de sa « place » trop longtemps ; elle nous y rappelle, parce qu’on se souvient ce qu’elle fut pour nous, ce qu’elle est pour nos successeurs, ce qu’elle sera encore pour l’avenir de l’humanité. En pareil lieu, ce qui renforce la gratitude et tous les souvenirs que j’ai pour Sir Christopher Dobson, on sait qu’il ne s’agit pas seulement de vies, mais bien de destins qui se jouent : de trajectoires qui n’influeront pas seulement le cours de notre vie mais de directions qui sont aussi puissantes que le courant des fleuves et qui entraînent les ruisseaux avec eux, et les cours d’eaux et même toutes les eaux que des nuages insignifiants laissent tomber dans les terres les plus arides.
Mais John’s n’aurait sans doute pu être ainsi sans la qualité du Maître qui prononça ce discours le soir de la Matriculation ; et je me souviens combien les premières amitiés que j’ai forgées là-bas, « chez moi », rappelaient constamment ce discours brillant, exaltant, humble ; bref, ce discours tout-à-fait humain que nous avons tous entendu de la même façon, avec des oreilles différentes mais un même cœur. Jamais cet homme n’est apparu comme un sauveur, un génie, un leader, un scientifique, un prestidigitateur ; il n’est apparu que dans son plus simple vêtement, celui des âmes qui sont grandes. Dans ma mémoire et dans mon cœur, Christopher Dobson n’avait pas d’autre souci que celui de nous encourager à rester honnête à la personne qu’on était et à celle qu’on allait devenir ; il n’avait pas d’autre souci non plus que de nous encourager à devenir meilleur qu’on ne l’était parce qu’il savait qu’on allait devenir meilleur et qu’il le fallait ; et même quand la vie brise les rêves qu’on se fait, peut-être parce qu’on a péché par orgueil, je ne peux que rendre hommage à cet homme qui m’a poussé au-delà de ce que je devais accomplir ; et je me souviens qu’il m’aurait dit, s’il était encore là aujourd’hui, et j’entends sa mémoire me l’assurer : « Tu n’as fait que ce que tu méritais de faire ; jamais tu n’as été au-delà de toi-même parce qu’il n’est pas possible de le faire ».
Je garde le souvenir ému de ces quelques rencontres autour d’un verre de vin ou deux, dans des occasions très cérémonieuses et néanmoins non dénuées de charme ; cette rencontre honnête, d’être humain à être humain, avec une amie allemande qui est devenue une amie très chère depuis et qui le portait très haut dans son cœur également ; je me souviens même de sa venue au May Ball, bien que déjà, à l’époque, nous lui avions « survécu » ; et c’est bien normal quand l’affaire n’est qu’une histoire de boissons et de veillée. Mais c’est bien lui qui survit aujourd’hui et qui me survivra toujours, parce que je n’apporterai jamais les bienfaits que cet homme nous a apportés, nous, étudiants et Johnians ; nous autres, êtres humains ; nous tous, qui bénéficions des bienfaits de la science.
Sa perte est une perte immense. Jamais je n’aurais pensé écrire quelque chose de cet acabit pour un homme que je n’ai vu que quelque fois mais qui a déterminé ma vie, à sa façon, aussi sûrement que fugacement (c’est dire sa qualité exceptionnelle !), parce qu’il a fait de St John’s un refuge et une école, jamais une simple « accommodation » ; et, aujourd’hui, sans que je n’en connaisse toutes les raisons, je pleure à chaudes larmes. Le Master me rappelle combien je suis vivant encore et tout ce qu’il nous reste à accomplir ; il a fait sa part, qui est proprement admirable.
Merci.
Arnaud SIBILLE
I met Chris only at meetings of the Royal Commission for the Exhibition of 1851, so I did not know him well.
But it was abundantly clear that Chris was a kind, thoughtful man, who contributed both knowledgeably and sympathetically to our deliberations when electing research fellows. I am sad that I did not know him more.
I am quite sure that he will be sorely missed by all his friends, and I send my deepest sympathies to his family.
Douglas Gough (1959)
Louise and I were shocked to learn of the premature death of Chris Dobson. His preeminence in the field of protein misfolding diseases speaks for itself. As Master, he united the questing, outgoing spirit of science with a graceful and inclusive humanity, determined to bring the benefits of the best educational opportunities to as many as possible. We were and are extremely grateful for the way that he and Mary made superannuated alumni such as myself feel a valued part of the ongoing college community. He was an inspirational man and we shall miss him very much.
Edward Hulme
I met Chris only once, by chance, a few years ago at a post-concert party in someone's house in Cambridge. He immediately put me at ease, was genuinely interested in who I was and what I was doing, and modest about his own role and achievements. In other words, a very nice chap and easy to talk to!
Steven Kings
Sir Christopher was hugely respected here in Oxford, and in Linacre College in particular where he was an Honorary Fellow for over a decade. He will be remembered not only as a visionary scientist but also as a man of great kindness and generosity.
Dr Nick Brown, Principal of Linacre College, Oxford
Chris’ loss will be felt keenly by St John's College and by the University, and by those of us who had the enormous good fortune of counting him as a friend and colleague. I personally mourn the passing of a profoundly decent and compassionate man of towering academic achievement. My thoughts are with Mary, Richard and William, as well as with the staff, students and Fellows of St John’s.
Professor Stephen J Toope, Vice-Chancellor of the University of Cambridge
Sir Christopher was a wonderful Master during my time at St John's, and despite only having met him a few times, he left a great impression on me as an exceptionally kind, gracious and humble person. He was a truly inspirational figure and will be very greatly missed.
Stephanie Tye
I was so shocked by this sad news. I will always remember all that Chris did for the College, his warm welcome to returning members and his generous remarks about my father's contribution to the college, now a half century and more ago.
Stephen Boys Smith
I only met Sir Christopher Dobson when he hosted alumni gatherings in Toronto. But what a wonderful person he was came through quickly and clearly, even in those brief encounters. His family, St. John's, the University and the world have lost an outstanding citizen who brought goodwill and peace to all around him. My thoughts are with his family and all who mourn this loss.
David Keeling
I met him last year during Easter in Singapore with St John’s Choir. He was as warm, gentle as ever.. really saddened to know this. RIP Prof Dobson.
Yama Dixit